Le territoire est pour moi la plus grande création collective du vivant. Activités humaines et phénomènes géologiques, génies des lieux, plantes, animaux, rochers et rivières, montagnes. Tout ces êtres agissent sur le territoire et le façonnent.

C’est ce processus constant de formation et de transformation qui m’a saisie et qui m’a naturellement conduite à chercher les formes de ces transformations dans le paysage.

Par une pratique centrée sur le dessin, j’essaye de donner forme à la multitude de ces transformations.

Ligne après ligne, mes territoires prennent forme sans dessin
préparatoire, au-delà de toute volonté de représentation. Les territoires existent au moment où le dessin se termine.

Comme une cartographie qui crée un territoire ou lieu de le représenter, le dessin avance, trait par trait, comme les portulains du XVIème siècle avançaient dans leur découvertes côtières.

À chaque trait correspond une portion de territoire découvert. Le dessin est le résultat de cette expérience.

L’architecture et l’archéologie participent à mon travail dans un dialogue articulé et fécond, et s’insèrent dans mes dessins en forme de photographies en couleur ou en noir et blanc, comme des instantanés de vie, comme des boutures de réalité.